Prévenir les troubles musculo-squelettiques

L’apparition des troubles musculo-squelettiques peut être brutale ou progressive. Parmi les manifestations, au-delà de la douleur, on observe des raideurs, des gestes maladroits, des fourmillements, une perte de force...

Les troubles musculo-squelettiques représentent un véritable fléau pour les personnes qui en souffrent comme pour les entreprises. Des mesures simples, à prendre au niveau des différents espaces de travail, sont le meilleur moyen de s’en prémunir.

Ils représentent 95 % des maladies professionnelles déclarées dans le secteur de la boulangerie-­pâtisserie*. Station debout prolongée, gestuelle répétitive, manipulation de charges lourdes, postures contraignantes lors de la mise en rayon ou en vitrine, horaires qui dépassent très souvent les 35 heures par semaine ; travail dans des espaces confinés, encombrés et chauds… les conditions d’exercice de ces professions regroupent de nombreux facteurs susceptibles d’augmenter le risque de développer une ou plusieurs de ces affections.

Qu’entend-on par troubles musculo-squelettiques ?

« Les troubles musculo-squelettiques [TMS] recouvrent diverses pathologies, qui concernent tous les segments corporels permettant à l’Homme de se mouvoir et de travailler. Elles affectent les tissus mous — tendons, gaine synoviale, nerfs… — qui se trouvent à la périphérie des articulations. Les pathologies sont diverses et la douleur est souvent l’un des premiers signes », définit la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail de Rhône-Alpes**. Les TMS touchent toutes les articulations de l’organisme, mais sont particulièrement fréquents au niveau des épaules, des coudes, des poignets et de la colonne vertébrale.

Leur apparition peut être brutale ou progressive. Parmi les manifestations, au-delà de la douleur, on observe des raideurs, des gestes maladroits, des fourmillements, une perte de force… Il est estimé que près de 40 % des TMS laissent des séquelles chroniques, engendrant des incapacités permanentes partielles.

Pour déterminer la situation de votre entreprise, vous pouvez vous référer à l’outil d’évaluation des risques profes­sionnels (en boulangerie, pâtisserie, chocolaterie, confiserie, glacerie), de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) sur le site internet : www.inrs.fr/metiers/oira-outil-tpe.html ou en tapant “OIRA INRS” sur les moteurs de recherche.

Conseils pratiques de prévention

Pour l’aménagement des locaux

Certaines mesures d’ordre général sont essentielles à prendre. En priorité***-**** : limiter au maximum les manutentions manuelles ; utiliser des aides à la manutention, telles que des tire-palettes, des chariots, des filmeuses automatiques, etc. ; aménager les locaux afin d’en faciliter l’utilisation (réduire les déplacements inutiles, par exemple) ; organiser au mieux les flux de matières premières et les espaces de stockage dans le but de limiter le port de charges lourdes ; automatiser autant que possible toutes les opérations nécessitant la manipulation de grandes quantités de produits (farine sucre, chocolat, lait, etc.) ; mettre à disposition des tables réglables en hauteur, en particulier dans les espaces de vente, et réduire la profondeur des vitrines pour éviter d’avoir à trop se pencher en avant.

À l’échelle individuelle

Les travailleurs doivent aussi être sensibilisés aux bonnes postures, afin de réduire au maximum les mouvements pouvant engendrer douleurs et lésions. Notamment :

- plier les genoux pour soulever une charge située au sol ;

- alterner régulièrement le pied d’appui lors d’une station debout prolongée ;

- conserver un dos le plus droit possible ;

- garder les coudes à un angle proche de 90° sur un plan de travail ;

- porter des chaussures confortables et antidérapantes ;

- s’étirer régulièrement.

Au niveau de l’ambiance générale

Des facteurs autres que les mauvaises postures entrent en jeu dans le déclenchement d’un TMS. Ainsi, au sein des différents espaces de travail, veillez à conserver une ambiance physique adéquate (niveau de bruit, température, éclairage, notamment) et gardez un œil sur la composante psychosociale des TMS (stress, problèmes relationnels, mauvaise organisation du travail ou communication inadaptée). Encouragez les membres de vos équipes à faire remonter les différentes difficultés qu’ils rencontrent afin d’instaurer une atmosphère de confiance et d’être en capacité de rechercher des solutions rapidement.

Bon à savoir 

L’Assurance maladie répertorie les aides financières dont peuvent bénéficier les entreprises de moins de 50 salariés du secteur de l’agro­alimentaire afin de prévenir les risques professionnels liés à des facteurs ergonomiques (sources de TMS). Consultez leur site (www.ameli.fr/entreprise/sante-travail/aides-financieres-secteurs/metallurgie-agroalimentaire).

* Fédération des entreprises de boulangerie. Guide pour la prévention des troubles musculo-squelettiques; 2018.

** Carsat Rhône-Alpes. Repères pour l’intervention en prévention des troubles musculosquelettiques; 2014.

*** INRS. Boulangerie-pâtisserie-­chocolaterie-glacerie, prévenir les risques professionnels.

**** Assurance maladie — Les mesures de prévention dans l’agroalimentaire. Filières boulangeries, pâtisseries et pâtes industrielles; février 2024.

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